CHAPITRE III
TURQUIE
Page 01 (du 13 au 17 aout 2014)
Mes premiers pas dans cette grande citée furent accompagnés de petits mots doux m'invitant à bouger mes affaires entreposées au milieu des bus. Quelques minutes plus tard, refusant une quinzaine de taxi, je goutai au premier plaisir de circuler dans le trafic intense et anarchique de grandes villes d'Asie. Je m'essayai à travers les petites rues pour éviter de me faire découper mais après un passage au milieu d'une zone flippante en chantier, deux cul-de-sac et trois côtes à pousser la grosse, je fus fatigué de sortir ma tablette à chaque intersection et rejoignis une...3 voies, rapide.
Finalement, j'arrivai, sain et sauf, chez Kazim proche de la tour 4.levent. Vous vous rappelez de Kazim, le cycliste rencontré sur la route du Monténégro, il m'invita à passer mon séjour dans son appartement. Ma première expérience d'hospitalité turque commençait ici, d'une fort belle manière. Ensemble nous allâmes marcher place Taksim et autour, où il m'offrit un petit-déjeuner de prince. Il m'aida à planifier mon itinéraire en Turquie et m'indiqua l'adresse d'un très sympathique réparateur de vélo. Malheureusement Kazim dut partir quelques jours pour son travail, il fut à mes côtés seulement pendant deux jours mais pour autant, il me laissa profiter de son logement, sans frais.
Pour mes jours restants ici, j 'eus la grande surprise de recroiser le chemin de Nela, la charmante albanaise, elle avait prévu de passer un long week end chez un ami sur Istanbul. Je ne restai donc seul pas si longtemps, et profitai de sorties guidées par Memet. Curieusement je me sentis proche d'eux comme si nous nous connaissions depuis une décennie, et malgré l'anglais, les échanges furent appréciables. Les bières ont elles aidé? Toujours est-il que je commençai à être plus à mon aise.
Bien sûr, je n'oubliai pas de passer quelques heures dans le cœur historique,d' apprécier le grand bazar, Aya Sofia, la mosquée bleue et surtout Topkapi.
Aussi après avoir pris soin de moi en ces quelques jours de repos, je menai Ciboulette au toilettage. La belle entre les mains du gentil monsieur se laissa faire sans difficulté et apprécia les soins prodigués. Il sembla qu'elle aussi méritait quelques attentions après cette première étape européenne.
Je commençai à trouver mes repères dans ce nouveau monde, apprenant quelques mots, m'habituant au trafic et testant différents baklava. Puis vint le moment de prendre la route,d' avancer un peu vers l'est, vers l'Asie.
Page 02 (du 18 au 25 aout 2014)
Une rapide traversée de la mer de Marmara et me voilà de nouveau sur les routes.
Après une petite semaine de halte dans l'ultra active Istanbul, j'allais tout sourire sur la route côtière en direction de Izmir, retrouvant les bonnes sensations de vitesse, liberté, progression. Ciboulette fraîchement révisée semblait à son aise, filant sans bruit, définitivement prête à découvrir ce grand pays. Même l'intense trafic n'entamait notre motivation.
Une courte pause et déjà on venait m'offrir le thé pour accompagner mes biscuits. Ce n'était pas la première fois qu'un turc m'interpelait pour échanger quelques paroles. D'abord, il y eut ce jeune homme qui pour mon premier jour à Istanbul me renseigna sur des lieux à ne pas manquer en Turquie, un autre qui fut impressionné et intéressé par mon parcours, un autre encore qui m'accompagna pour trouver mon chemin dans le port. Bref j'appréciai ce nouvel instant de partage et en profitai pour tester ses talents de barbiers coiffeurs. Après quoi je grimpai sur ma bécane et filai plus vite que le vent vers Izmit.
Sercan en hôte parfait me fit découvrir la ville après m'avoir offert le thé, une douche et un peu de repos. Vint ensuite une courte soirée en bord de mer avec ses amis.
Nous ne sommes pas restés très longtemps ensemble mais le peu que j'ai pu voir en ce lieu est signe de bonté, d'humanité, d'entraide, d'amitié je dirais même. Il me laissera quelques bons conseils sur les locaux et leurs habitudes, m'invitera à ne pas tenir cas des "attention aux gens de l'est ce sont des méchants !!" mais à plutôt aller découvrir par moi-même ce qu'il s'y passe, puis vint son numéro:
- En cas de besoin, appelle moi sans hésiter, les turcs ne sont pas très copains avec la langue anglaise!
Le lendemain j'eus droit à un petit déjeuner turc, royal, de quoi bien se mettre en jambes pour une longue étape:
- Goodbye dude! Enjoy your trip, be safe !
L'étape du jour me menait en direction du parc national "Abant tabiat" où m'attendait une belle grimpette vers un lac au milieu de la forêt. Je fis une halte en début d'ascension, à un restaurant planté au milieu de nulle part. L'adresse? Un peu plus loin par là dans la montagne! Un joli site cela dit. Et en bon client, j'y négociai un emplacement pour ma tente mais le jeune serveur m'imposa de dormir dans sa chambre, un peu crasseuse mais bien solide. Il avait peur des chiens errants, il vint me tirer de ma hutte alors que j'entamais ma nuit paisiblement, bercé par le doux flux de la rivière.
Un peu plus tôt dans la soirée, c'est une famille germano-turc qui m'invitait à prendre le thé à sa table. Accueilli en premier lieu par de grands fous rires disant à peu près "qu'est ce qu'il peut bien faire ici celui-là ?" ces derniers finiront par me proposer de les rejoindre, le jour suivant, pour un moment de détente dans leur hôtel. Et voilà que le jour suivant, comme prévu, je grimpai mon premier kilomètre de dénivelé et marquai une pause en leur charmante compagnie. Petit déjeuner gargantuesque, discussions, hammam et piscine, j'avalai encore un léger repas et repris mon chemin, tout frétillant, plein d'énergie. Je sentais comme de bonnes ondes gravitant autour de moi, et continuais de sourire alors même que, grimpant pied à terre un chemin perdu, Ciboulette manquait de m'écraser de ses 50kgs.
L'extase vint juste après une dernière portion positive sur une route de forêt encore inconnue, récemment asphaltée, je dirais donc, parfaite. Le col atteint, la vue se dégageait, des vaches et des chevaux accompagnaient le mouvement, un paysage sauvage et semi aride m'apparaissait alors.
Quelques kilomètres encore et j'arrivai sur le lac, changement de site, changement d'ambiance, des familles prenaient place un peu partout autour, installant leur campement, ça parlait haut, ça jouait dans tous les sens et l'odeur des merguez décorait le tout. Finalement je trouvai un petit restaurant accueillant pour le souper et la nuit.
Après une rapide descente sur Bolu, je passai les deux jours suivant en compagnie de Omer. Une expérience unique, m'attendait: visite du parc municipal en quad. En effet mon cher hôte, pour les besoins de son travail, devait repérer les différentes pistes pédestres pour en faciliter l'accès. Baroudeurs motorisés, allant et venant au milieu de cette forêt très agréable, nous prenions notre temps et apprécions les petites clairières, charmants spots de pique nique et autres activités champêtres. Puis au détour d'un virage croisant un berger peu commode, nous esquivions non sans peine l'attaque de ses molosses gros comme des moutons de 100kg et continuions notre route, le cœur battant la chamade.
La suite du voyage me mena à Safranbolu, très jolie ville historique, halte sur la route commerciale ralliant la mer noire à la Cappadoce. J'y fus accueilli chez Young, un expat coréen, habitant l'une de ces fabuleuses demeures anciennes au charme unique. Ici encore, une petite anecdote comme je les aime, cet homme venu de très loin vers l'est, portant un nom lisible en anglais comprenez "jeune", à près de quarante ans, semble plus proche des vingt-cinq, amusant non?
Une petite sortie dans la ville me fit découvrir l'architecture ottomane classique faite de bois et de pisé, les thermes millénaires, ainsi que le caravansérail. Une fois de plus je remontais le temps, cependant ici, il suffisait de regarder autour pour observer des scènes de vie d'époque.
Des chats par dizaines animaient l'ambiance, si bien que par moment je m'interrogeais "suis-je dans un film de Myazaki ? L'un d'eux va-t-il me saluer sur ses deux pattes arrière ?".
Par la suite, j'attirai la compagnie de Young pour une courte visite du très paisible bazar à ciel ouvert où nous avons pris bien sûr le temps de déguster un excellent turkish coffee.
RESUMÉ
DURÉE
35 jours
DISTANCE PARCOURUE
1441 km ; moyenne journalière 41 kms
TEMPS PASSÉ A VÉLO
76h01 ; moyenne journalière 2h28
DÉNIVELÉ POSITIF
14 440 m
Mes premiers pas dans cette grande citée furent accompagnés de petits mots doux m'invitant à bouger mes affaires entreposées au milieu des bus. Quelques minutes plus tard, refusant une quinzaine de taxi, je goutai au premier plaisir de circuler dans le trafic intense et anarchique de grandes villes d'Asie. Je m'essayai à travers les petites rues pour éviter de me faire découper mais après un passage au milieu d'une zone flippante en chantier, deux cul-de-sac et trois côtes à pousser la grosse, je fus fatigué de sortir ma tablette à chaque intersection et rejoignis une...3 voies, rapide.
Finalement, j'arrivai, sain et sauf, chez Kazim proche de la tour 4.levent. Vous vous rappelez de Kazim, le cycliste rencontré sur la route du Monténégro, il m'invita à passer mon séjour dans son appartement. Ma première expérience d'hospitalité turque commençait ici, d'une fort belle manière. Ensemble nous allâmes marcher place Taksim et autour, où il m'offrit un petit-déjeuner de prince. Il m'aida à planifier mon itinéraire en Turquie et m'indiqua l'adresse d'un très sympathique réparateur de vélo. Malheureusement Kazim dut partir quelques jours pour son travail, il fut à mes côtés seulement pendant deux jours mais pour autant, il me laissa profiter de son logement, sans frais.
Pour mes jours restants ici, j 'eus la grande surprise de recroiser le chemin de Nela, la charmante albanaise, elle avait prévu de passer un long week end chez un ami sur Istanbul. Je ne restai donc seul pas si longtemps, et profitai de sorties guidées par Memet. Curieusement je me sentis proche d'eux comme si nous nous connaissions depuis une décennie, et malgré l'anglais, les échanges furent appréciables. Les bières ont elles aidé? Toujours est-il que je commençai à être plus à mon aise.
Bien sûr, je n'oubliai pas de passer quelques heures dans le cœur historique,d' apprécier le grand bazar, Aya Sofia, la mosquée bleue et surtout Topkapi.
Aussi après avoir pris soin de moi en ces quelques jours de repos, je menai Ciboulette au toilettage. La belle entre les mains du gentil monsieur se laissa faire sans difficulté et apprécia les soins prodigués. Il sembla qu'elle aussi méritait quelques attentions après cette première étape européenne.
Je commençai à trouver mes repères dans ce nouveau monde, apprenant quelques mots, m'habituant au trafic et testant différents baklava. Puis vint le moment de prendre la route,d' avancer un peu vers l'est, vers l'Asie.
Page 02 (du 18 au 25 aout 2014)
Une rapide traversée de la mer de Marmara et me voilà de nouveau sur les routes.
Après une petite semaine de halte dans l'ultra active Istanbul, j'allais tout sourire sur la route côtière en direction de Izmir, retrouvant les bonnes sensations de vitesse, liberté, progression. Ciboulette fraîchement révisée semblait à son aise, filant sans bruit, définitivement prête à découvrir ce grand pays. Même l'intense trafic n'entamait notre motivation.
Une courte pause et déjà on venait m'offrir le thé pour accompagner mes biscuits. Ce n'était pas la première fois qu'un turc m'interpelait pour échanger quelques paroles. D'abord, il y eut ce jeune homme qui pour mon premier jour à Istanbul me renseigna sur des lieux à ne pas manquer en Turquie, un autre qui fut impressionné et intéressé par mon parcours, un autre encore qui m'accompagna pour trouver mon chemin dans le port. Bref j'appréciai ce nouvel instant de partage et en profitai pour tester ses talents de barbiers coiffeurs. Après quoi je grimpai sur ma bécane et filai plus vite que le vent vers Izmit.
Sercan en hôte parfait me fit découvrir la ville après m'avoir offert le thé, une douche et un peu de repos. Vint ensuite une courte soirée en bord de mer avec ses amis.
Nous ne sommes pas restés très longtemps ensemble mais le peu que j'ai pu voir en ce lieu est signe de bonté, d'humanité, d'entraide, d'amitié je dirais même. Il me laissera quelques bons conseils sur les locaux et leurs habitudes, m'invitera à ne pas tenir cas des "attention aux gens de l'est ce sont des méchants !!" mais à plutôt aller découvrir par moi-même ce qu'il s'y passe, puis vint son numéro:
- En cas de besoin, appelle moi sans hésiter, les turcs ne sont pas très copains avec la langue anglaise!
Le lendemain j'eus droit à un petit déjeuner turc, royal, de quoi bien se mettre en jambes pour une longue étape:
- Goodbye dude! Enjoy your trip, be safe !
L'étape du jour me menait en direction du parc national "Abant tabiat" où m'attendait une belle grimpette vers un lac au milieu de la forêt. Je fis une halte en début d'ascension, à un restaurant planté au milieu de nulle part. L'adresse? Un peu plus loin par là dans la montagne! Un joli site cela dit. Et en bon client, j'y négociai un emplacement pour ma tente mais le jeune serveur m'imposa de dormir dans sa chambre, un peu crasseuse mais bien solide. Il avait peur des chiens errants, il vint me tirer de ma hutte alors que j'entamais ma nuit paisiblement, bercé par le doux flux de la rivière.
Un peu plus tôt dans la soirée, c'est une famille germano-turc qui m'invitait à prendre le thé à sa table. Accueilli en premier lieu par de grands fous rires disant à peu près "qu'est ce qu'il peut bien faire ici celui-là ?" ces derniers finiront par me proposer de les rejoindre, le jour suivant, pour un moment de détente dans leur hôtel. Et voilà que le jour suivant, comme prévu, je grimpai mon premier kilomètre de dénivelé et marquai une pause en leur charmante compagnie. Petit déjeuner gargantuesque, discussions, hammam et piscine, j'avalai encore un léger repas et repris mon chemin, tout frétillant, plein d'énergie. Je sentais comme de bonnes ondes gravitant autour de moi, et continuais de sourire alors même que, grimpant pied à terre un chemin perdu, Ciboulette manquait de m'écraser de ses 50kgs.
L'extase vint juste après une dernière portion positive sur une route de forêt encore inconnue, récemment asphaltée, je dirais donc, parfaite. Le col atteint, la vue se dégageait, des vaches et des chevaux accompagnaient le mouvement, un paysage sauvage et semi aride m'apparaissait alors.
Quelques kilomètres encore et j'arrivai sur le lac, changement de site, changement d'ambiance, des familles prenaient place un peu partout autour, installant leur campement, ça parlait haut, ça jouait dans tous les sens et l'odeur des merguez décorait le tout. Finalement je trouvai un petit restaurant accueillant pour le souper et la nuit.
Après une rapide descente sur Bolu, je passai les deux jours suivant en compagnie de Omer. Une expérience unique, m'attendait: visite du parc municipal en quad. En effet mon cher hôte, pour les besoins de son travail, devait repérer les différentes pistes pédestres pour en faciliter l'accès. Baroudeurs motorisés, allant et venant au milieu de cette forêt très agréable, nous prenions notre temps et apprécions les petites clairières, charmants spots de pique nique et autres activités champêtres. Puis au détour d'un virage croisant un berger peu commode, nous esquivions non sans peine l'attaque de ses molosses gros comme des moutons de 100kg et continuions notre route, le cœur battant la chamade.
La suite du voyage me mena à Safranbolu, très jolie ville historique, halte sur la route commerciale ralliant la mer noire à la Cappadoce. J'y fus accueilli chez Young, un expat coréen, habitant l'une de ces fabuleuses demeures anciennes au charme unique. Ici encore, une petite anecdote comme je les aime, cet homme venu de très loin vers l'est, portant un nom lisible en anglais comprenez "jeune", à près de quarante ans, semble plus proche des vingt-cinq, amusant non?
Une petite sortie dans la ville me fit découvrir l'architecture ottomane classique faite de bois et de pisé, les thermes millénaires, ainsi que le caravansérail. Une fois de plus je remontais le temps, cependant ici, il suffisait de regarder autour pour observer des scènes de vie d'époque.
Des chats par dizaines animaient l'ambiance, si bien que par moment je m'interrogeais "suis-je dans un film de Myazaki ? L'un d'eux va-t-il me saluer sur ses deux pattes arrière ?".
Par la suite, j'attirai la compagnie de Young pour une courte visite du très paisible bazar à ciel ouvert où nous avons pris bien sûr le temps de déguster un excellent turkish coffee.
RESUMÉ
DURÉE
35 jours
DISTANCE PARCOURUE
1441 km ; moyenne journalière 41 kms
TEMPS PASSÉ A VÉLO
76h01 ; moyenne journalière 2h28
DÉNIVELÉ POSITIF
14 440 m